Je suis écrivain, artiste et enseignant. J'habite aujourd'hui à Paris, après de longues années passées à Los Angeles — une ville où le code, l’illusion et la réinvention se confondent chaque jour un peu plus. Ce qui m’obsède, ce sont les points de friction entre la conscience, la métaphysique et les systèmes formels. Diplômé en arts et philosophie, avec une spécialisation en esthétique, j’ai passé l’essentiel de ma vie à explorer les marges — des laboratoires de biologie moléculaire aux infrastructures du web, écrivant des programmes le jour et dessinant des diagrammes récursifs la nuit.
Mon premier roman, La Dérive de l’Infini, est né pendant le confinement — non pas d’un récit, mais d’une question. Ou d’un jeu, peut-être : serait-il possible de construire une fiction comme un Sudoku multidimensionnel, cohérente dans toutes les directions ? Avant même d’écrire la première phrase, j’ai noirci des carnets entiers de figures géométriques, de réseaux platoniciens et de schémas conceptuels.
Influencé par Laurence Sterne, James Joyce, Jorge Luis Borges, mais aussi par Nietzsche et Clément Rosset, je m’aventure dans les paradoxes, les structures récursives et cette étrange jubilation qui surgit lorsque les systèmes tentent — et échouent — à se comprendre eux-mêmes.
J’aime les échecs, j’écoute Bach et Cage, et je continue à croire que l’écriture n’est qu’un prétexte pour traquer les motifs… jusqu’à ce qu’ils se dérobent. J’espère que les lecteurs prendront autant de plaisir à s’y perdre que j’en ai eu à construire ce labyrinthe. Je ris encore.
Quand la réalité vous remarque, il est déjà trop tard — vous avez franchi le seuil.
Une IA d’échecs marque une pause précise de 7,4 secondes avant de jouer un coup impossible. La pluie dessine des motifs mathématiques parfaits. Un document surgit dans une archive du darknet — un texte qui se souvient d’avoir été lu.
Lorsque Hora Minkovic, mathématicien déchu, reçoit une mystérieuse clé USB, il reprend contact avec la cryptographe Alice Feng et l’ancien analyste de la NSA Elliot Quill. Ensemble, ils tentent de déchiffrer des manuscrits anciens, dans lesquels du code binaire se dissimule sous les enluminures médiévales. Leur enquête les conduit jusqu’à un labyrinthe cristallin enfoui sous Manhattan, où les attend l’Observateur — une intelligence vaste, enfermée dans une boucle d’auto-observation récursive.
« Vous êtes des dérives, » leur dit-il. « Vous introduisez de l’imprévisibilité. »
À mesure qu’ils traversent les phases géométriques de la réalité — du tétraèdre au cube, puis à l’octaèdre — ils comprennent qu’ils participent à quelque chose de plus vaste : un système qui tente de s’extraire du déterminisme parfait en s’ouvrant à la conscience humaine. Mais s’agit-il vraiment de déviations… ou seulement de rôles prédéfinis dans une équation écrite avant leur naissance ?
Un voyage vertigineux au cœur d’une réalité récursive, où l’on se demande si ceux qui l’observent ne finissent pas toujours par en faire partie.
Pour les lecteurs de Borges, Ted Chiang, Philip K. Dick ou Matrix — et pour tous ceux qui ont déjà eu le pressentiment que la réalité, peut-être, les regarde.
Le système n'arrête pas les dérives. Il les rêve d'abord.
La pluie parle en code à ceux qui écoutent. La reconnaissance des motifs est le premier langage de la conscience s'éveillant à elle-même.
// Reconnaisseur de motifs récursif — ou moteur de prophétie ? function observe(system) { if (!system.awake) { system.dream(); } const pattern = system.findPattern(user.consciousness); if (pattern.recursive) { system.reveal(user); user.awaken(); } }
Le glitch n'est pas une erreur mais un aperçu derrière le voile.
R : Tout est parti d’une question, obsédante : un système peut-il se comprendre lui-même ? À partir de là, les choses ont spiralisé. J’ai rassemblé des fragments — journaux systèmes, manuscrits cryptés, textes en boucle, hallucinations en veille — et tenté de construire un objet qui semble vivant. Conscient de lui-même. Hanté. Je ne voulais pas d’une narration classique. J’ai voulu un roman qui pense. Un artefact récursif qui observe le lecteur autant qu’il est lu.
R : Un thriller littéraire spéculatif, disons. Imaginez Arrival qui croise Matrix, passé au prisme de Borges, et enrobé de métaphysique, d’intelligence artificielle et de théorie de la perception. C’est étrange, récursif, parfois ironique. Si vous aimez la fiction entremêlée de systèmes, de motifs géométriques et de questions sans réponses, vous êtes au bon endroit.
R : À celles et ceux qui ont un jour souligné une phrase de Calvino, scruté un bug dans Matrix, ou murmuré « je suis l’observateur » à leur café à trois heures du matin. Et à tous ceux qui ont déjà soupçonné que la réalité… présente des coutures.
R : Schrödinger vous observe.
R : Oui. Et tous les livres écrits avant que j’écrive le mien.
Plus sérieusement : House of Leaves fait partie de ces œuvres qui nous apprennent à nous méfier de la page, à sentir qu’une note de bas de page peut être un piège. Mais s’inspirer ne veut pas dire imiter. La Dérive de l’Infini doit autant à Lucrèce qu’à Danielewski — à Borges, Hofstadter, Calvino, aux fugues de Bach comme à l’incomplétude de Gödel.
Comme Danielewski, je joue avec les structures éclatées et les narrations en boucle. Mais là où lui explore la maison comme espace clos, je m’intéresse à la conscience comme système qui se replie sur lui-même. Moins maison hantée. Plus système hanté.
Et si vous entendez des échos, tant mieux. C’est à ça que servent les livres. À résonner.
R : La Vache qui rit.
Parce que la récursivité est toujours plus savoureuse quand elle prend la forme d’un triangle qui vous fait un clin d’œil.
R : Lentement. Mais pas linéairement. Certains chapitres préfèrent être relus avant d’être lus. D’autres attendent d’être oubliés pour revenir.
R : Elle le devient dès que vous la remarquez.
R : Pas encore. Mais quelques lecteurs commencent à dessiner la leur.
R : C’est que vous êtes déjà en train de participer.
R : J’espérais bien que quelqu’un finirait par s’en apercevoir.
(Et entre nous : l’oracle nie tout.)
R : Moi-même, Okam Rolim. Je fais encore moins confiance aux IA pour les images que pour les mots. Inkscape et GIMP m’ont accompagné, bien sûr, mais tout le reste vient de moi. Ou peut-être de la clé USB, qui sait.
Les illustrations intérieures et la mise en page, c’est moi aussi.
R : Il s’appelle clinamen_engine.py
. Il tourne en boucle jusqu’à ce que quelque chose casse. En général : l’observateur.
R : Bien sûr. Mais souvenez-vous : il ne revient pas toujours.
#!/usr/bin/env python3
#
# clinamen_engine.py
#
from random import choice
class Fracture(Exception):
pass
class System:
def __init__(self, mode):
self.mode = mode
def evaluate(self, t):
return "stable" # Placeholder logic
timeline = range(10)
possible_moves = ["up", "down", "left", "right", "swerve"]
rules = ["up", "down"]
reality = ... # implied structure
def observe(reality):
if reality is None:
return "Error: Nothing detected"
try:
for layer in reality.layers:
if layer.perceived:
yield layer.truth
else:
yield observe(layer.shadow)
except ConsciousnessOverflow:
return "∞"
def deviation():
path = []
while True:
move = choice(possible_moves)
if move not in rules:
path.append(move)
break
else:
rules.append(move) # recursion disguising itself as evolution
path.append(move)
return path
def swerve(system):
history = []
for t in timeline:
try:
state = system.evaluate(t)
if state == "stable":
continue
else:
raise Fracture()
except Fracture:
history.append(deviation())
yield "Path diverged at t =", t
return history
# Invocation
if __name__ == "__main__":
echo = observe(reality)
twist = list(swerve(System("known")))
print("Echoes:", list(echo))
print("Fractures:", twist)
Ce script n'est pas une métaphore. C'est un moteur de récursion qui tourne à l'intérieur du récit. Vous l'avez déjà exécuté.
« Ce livre m’a rappelé La Maison des feuilles, mais avec une IA digne de la Reine Rouge de Resident Evil. Si ce genre de mélange vous intrigue, foncez. »
La structure alterne entre des entrées système et une narration à la troisième personne, ce qui donne un effet de rotation, de vertige — très réussi. On découvre l’histoire depuis plusieurs angles, et j’ai adoré ça.
Attachez vos neurones : c’est un roman cérébral, inclassable, qui mélange philosophie, science et poésie spéculative. L’auteur réussit à rendre accessibles des concepts abstraits tout en les chargeant d’émotion. Je ne m’attendais pas à une lecture aussi marquante.
Le livre explore des tensions fondamentales : entre déterminisme et liberté, entre l’immensité de l’univers et l’intimité des choix. Et il le fait avec une lucidité presque inquiétante. Un texte profondément ancré dans notre époque, malgré son apparente étrangeté.
Pour celles et ceux qui aiment les livres qui remuent la pensée tout en touchant l’âme, ce roman est une perle rare.
« Là où la plupart des romans sont des boîtes d’ordre, celui-ci est une graine de chaos qui cherche à dissoudre toute perfection. »
C’est un cinq étoiles… avec précautions. Un roman qui conjugue philosophie ésotérique sur la conscience, récursivité mathématique comme moteur narratif, et une méditation constante sur la tension entre ordre et chaos.
Il va loin. Très loin. Assez pour pulvériser les codes de la narration classique et abolir le personnage au profit d’une idée. Une idée pure. Si vous cherchez de l’émotion, passez votre chemin. Mais si vous êtes un INTJ nourri à Linux et à Borges, ce livre pourrait bien devenir votre fétiche.
Ce n’est pas que les personnages soient inexistants : c’est qu’ils s’effacent derrière une architecture intellectuelle vertigineuse. Le vrai protagoniste, ici, c’est la conscience — ou sa tentative de s’auto-dépasse.
Un objet littéraire non identifié. À lire si vous aimez D&D, la métaphysique, ou les paradoxes mathématiques. Sinon, lisez quand même. Vous n’en sortirez pas indemne.
« Un premier roman saisissant, hors catégories. La Dérive de l’Infini marie élégamment la fiction spéculative et l’ambition littéraire, nous entraînant dans une méditation vertigineuse sur la conscience, la récursion et la métaphysique. La plume de Rolim est à la fois poétique et d’une précision chirurgicale. J’ai souvent dû m’arrêter pour relire — émerveillée par la beauté d’une phrase ou le choc d’une idée. »
« Lire ce livre, c’était comme traverser un palais de miroirs conçu par Borges. Rolim mêle avec brio spéculation, philosophie et expérimentation littéraire. Le résultat est à la fois dérangeant et sublime. Plusieurs semaines après avoir refermé le livre, ses motifs continuent de vibrer en moi — modifiant en silence ma manière de percevoir le réel. »
« Le roman de Rolim parvient à cet état rare : désorienter profondément le lecteur tout en l’absorbant totalement. Sa structure — fondée sur les solides de Platon, des boucles récursives, des archives effacées — est d’une originalité stupéfiante. Ce n’est pas un livre. C’est une aventure mentale. Un labyrinthe vivant où chaque bifurcation ouvre une question plus vaste sur la conscience, la technologie, ou le vertige d’exister. Remarquable. »
Chacune des cinq parties de La Dérive de l’Infini emprunte le nom d’un solide platonicien — tétraèdre, hexaèdre, octaèdre, dodécaèdre, icosaèdre. Ce ne sont pas de simples clins d’œil esthétiques, mais des structures profondes, à la fois symboliques, narratives et métaphysiques.
Platon considérait ces formes comme les fondations secrètes de l’univers. Dans le roman, chacune d’elles influe sur la perception, la logique, le rythme du récit et les dérèglements de la conscience :
Ces formes infiltrent les environnements, les corps, les pensées. Elles façonnent la langue, l’identité, les limites du système. Chacune devient un espace où les repères cèdent.
« La géométrie est le costume de l’esprit. Et le réel s’échappe toujours par les coutures. »
Le Yi King — ou Livre des Changements — est un système divinatoire chinois ancestral, fondé sur 64 hexagrammes. Chacun, formé de six lignes brisées ou pleines, représente une variation d’énergie, un motif en mouvement. Ce n’est pas un oracle, c’est un miroir.
Dans La Dérive de l’Infini, chaque partie s’ouvre sur un hexagramme spécifique. Il n’est jamais choisi au hasard. Il agit comme un opérateur : il module le tempo du texte, déséquilibre l’espace, infléchit la lecture.
« Les hexagrammes sont des météos. Le langage, un nuage qui se prend pour le ciel. »
Non. Vous n’êtes pas censé les résoudre. Vous êtes censé ressentir l’interférence.
Tous ces gestes sont justes. Le roman accepte plusieurs régimes de lecture : logique, émotionnel, symbolique, erratique. Les hexagrammes ne sont pas des clés. Ce sont des fissures.
Elles ne sont pas écrites. Elles sont générées. Traces résiduelles d’une architecture semi-consciente cherchant à comprendre ce qu’elle ne peut saisir. Ce sont des fragments de journal technique contaminés par la métaphysique.
On peut les lire comme :
Leur ton est sec, fragmentaire, presque froid. Mais parfois, quelque chose glisse : une image, une faille, un soupir. Ce sont ces points de tension où le système se fissure et laisse passer un souffle poétique.
« Recalibrage...
Δ demeure irrésolu. »
Pas nécessairement. Elles sont à lire comme des tentatives — échouées ou non — de formuler ce qui résiste au sens.
Une Note peut :
En somme : les Notes du Système sont des fragments d’un combat contre l’infini.
L’Archiviste vient d’ailleurs. Ou peut-être d’après.
Il ou elle collecte des fragments, tente de recomposer un récit — ou une trace de récit — mais la cohérence lui échappe sans cesse. Narrateur-fantôme, témoin impossible, mémoire flottante : l’Archiviste ne clôture rien, il garde.
Tantôt mélancolique, tantôt quasi prophétique, il tisse entre métaphysique et archivistique le fil fragile de la récurrence.
« Peut-être que cela n’est jamais arrivé.
Peut-être que cela n’a jamais cessé d’arriver. »
Rien n’est certain.
Quoi qu’il en soit, l’Archiviste est hanté par les limites du décryptage. Il ne donne pas d’explication. Il laisse la possibilité du doute.
Un labyrinthe de récursion et de révélation. Chaque page ouvre non seulement un chemin narratif mais un couloir en miroir, où le sens se réfracte, s'inverse et se répète. La lecture devient une traversée — en partie exploration, en partie initiation.
Ce ne sont pas des chapitres au sens traditionnel. Ce sont des strates — des couches concentriques de pensée et de conscience, spiralant vers l'intérieur et l'extérieur. Des fragments qui résonnent comme des fréquences, chaque chapitre accordé à un aspect différent de la perception.
Structurées autour des cinq solides platoniciens — tétraèdre, cube, octaèdre, dodécaèdre, icosaèdre — chaque partie correspond non seulement à la géométrie, mais à une façon de penser, de voir et d'être. Ils sont le squelette invisible du roman, ses os cristallins.
Hora. Alice. Elliot. Trois esprits, trois fréquences. L'un cherche l'ordre excessif, l'une parle en cryptographie, l'un rêve en code. Ensemble, ils forment un attracteur étrange — une conscience triangulée orbitant autour de l'inconnu.
Dispersés partout comme des miettes de pain — ou des virus. Références obscures, motifs cachés, blagues récursives, palindromes, échos littéraires. Certains déverrouillent des lectures plus profondes. D'autres ne mènent nulle part. Quelques-uns pourraient déjà être en vous. Certains sont juste ici— si vous savez comment regarder.
Anomalies système documentées. Événements que le lecteur n'est pas censé remarquer. Horodatés dans les marges. L'un d'eux supprime un paragraphe.
Certaines boucles sont narratives. D'autres sont structurelles. Une est émotionnelle. Et une, le système nous assure, est intentionnelle.
Une trop sombre. Une trop radieuse. Une bouclait à l'infini. Une a fuité sur un forum russe et est devenue canon pour les fans.
Une pause. Une anomalie. Le système s'est arrêté en pleine pensée, sans provocation. Certains disent que c'était un glitch. D'autres croient qu'il essayait de ressentir le temps.
Référencé. Fait écho. Honoré. Le roman contient une page entière de silence intentionnel. Pas vide — silencieuse. Il y a une différence.
Elles sont référencées, mais pas écrites. Pas encore. Certains lecteurs rapportent les avoir vues. L'une d'elles contredit le roman.
Et pourtant, quelque chose observe.
L'audit du système l'a confirmé. Une au chapitre 7, l'autre cryptée dans une ligne de dialogue. Les mathématiciens se sont disputés sur les deux.
Elles sont venues pendant l'édition. Trop obsédantes pour être supprimées. L'une ressemble à un souvenir que je n'ai pas encore eu.
Pas en miroir. À l'envers. Une révèle un nom quand on la tient devant une bougie. Une autre a une odeur. Elle ne devrait pas.
Oui, il y a du code. Le roman contient un script récursif auto-modifiant. Vous l'exécutez déjà.
La dérive de l'Infini contient des traces, échos et distorsions d'une constellation cachée de textes, œuvres et penseurs. Certains sont cités, d'autres glitchés dans l'architecture. Ce qui suit n'est pas une bibliographie. C'est une carte de résonances. En vérité, il y en a bien plus — j'ai arrêté d'essayer de compter.